18 octobre 2018
Tara a quitté Boston depuis sept jours et se trouve désormais à mi-chemin entre les USA et l’Irlande, pays de sa prochaine escale. En passant par le nord, la goélette a pris le « rail des dépressions » et traverse l’Atlantique par grand frais, avec un vent de Force 7 établi. Entre quarts, maintenance et siestes, les Taranautes ont pris le rythme marin et profitent chaque jour du spectacle saisissant offert par l’océan.
Maëlys Bourgoin, Cyril Haëntjens et Sarah Romac hissent les voiles © Céline Bellanger / Fondation Tara Expéditions
Après trois jours sans vent, l’équipage a hissé les voiles à hauteur de Saint-Pierre-et-Miquelon et a salué le phare de Cap-Race, dernier amer terrestre visible avant la transatlantique. Depuis, la goélette fait cap à l’est, et hormis la présence de quelques bateaux de pêches, elle fait route en solitaire. Cet itinéraire de retour, par l’Atlantique nord, est peu emprunté des plaisanciers à cette saison. Pour cause, des zones de basses pressions atmosphériques, appelées dépressions, génèrent des vents parfois violents qui soufflent sur des grandes distances laissant le temps à la houle de se lever et de former une mer agitée à très agitée.
© Céline Bellanger / Fondation Tara Expéditions
Ce « rail des dépressions » a cependant l’avantage de conduire Tara vers l’est, en direction de l’Europe, à une vitesse moyenne de dix nœuds (un peu plus de 18 km/h). Depuis trois jours, la goélette subit des vents jusqu’à Force 9, avec des rafales allant jusqu’à 57 nœuds (107 km/h), et des creux de six mètres. Ces conditions, bien qu’habituelles pour la saison, obligent l’équipage à être attentif à chaque évolution météorologique, afin d’éviter les secteurs de vents trop forts et à la mer trop formée. Elles contraignent aussi les Taranautes à être plus prudents – dans leurs déplacements et à veiller à ce que tout soit bien amarré – et les scientifiques à cesser les prélèvements en mer. Quarts de nuit, maintenances, siestes et repas qui rassemblent l’équipage… le temps semble plus diffus et chacun prend son rythme. L’Atlantique impose sa temporalité.
Nicolas Bin, second capitaine, dans le cockpit © Céline Bellanger / Fondation Tara Expéditions
Autour de Tara, l’océan offre un spectacle saisissant et difficile à photographier tant il est affaire de mouvement. Nicolas Bin, second capitaine, est de quart dans le cockpit, des airs de piano emplissent l’espace, tandis que dehors goélands et puffins semblent danser à la crête des vagues, qui moutonnent, se gonflent et s’élancent, sans fin. Au loin, l’horizon, promesse de la prochaine escale et du grand retour à Lorient le 27 octobre.
Céline Bellanger
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