3 août 2015
Deux mots ont suffi pour faire rappliquer les Taranautes sur le pont. Alors que tous se préparaient pour un débarquement, Sylvie Duboué, Présidente des Amis de Tara, donnait le signal : « ours blanc en vue !» Tous ont accouru pour observer le fameux prédateur, jumelles vissées aux yeux. Voilà une semaine que nous espérions l’apercevoir sur une plaque de glace et c’est finalement la zone que nous souhaitions explorer à pied que l’ours sillonnait paisiblement. Après plusieurs regards interrogateurs lancés en direction du bateau, l’animal a fini par décamper, ou disons plutôt par disparaître de notre champ de vision, laissant planer le doute sur sa présence… L’ours était malheureusement bien trop loin pour nos objectifs, véritable tête d’épingle perdue au milieu de la toundra. Aucun des essais photographiques ne s’est montré concluant.

Tara, perdue dans le décor. ©N.Pansiot/Tara Expéditions
Après quelques réflexions, le zodiac a finalement été mis à l’eau pour procéder au débarquement sur la plage de galets de l’île d’Ymers. Carabine en bandoulière et fusées de détresse pour assurer la sécurité de l’équipage, nous avons dû faire preuve de vigilance et renoncer à explorer un canyon aux couleurs rougeoyantes. Les consignes dictées par le capitaine étaient claires : rester groupés, scruter l’horizon avec les jumelles et bien choisir le chemin à emprunter pour éviter de se trouver nez à truffe avec l’animal tapis derrière un vallon.

Dominique Limbour (cuisinière) et Mathieu Voluer (marin polyvalent) scrutent attentivement l’horizon pour éviter la rencontre avec un ours blanc. ©N.Pansiot/Tara Expéditions
De leur côté, Olivier Gilg et Brigitte Sabard du %GREA% ont emprunté un chemin bien plus escarpé pour regagner le pied d’une falaise en quête d’un nid de faucons gerfaut. Ces habitués des lieux arpentent le territoire depuis près de 25 ans en compagnie de leur fils Vladimir. Il leur est même arrivé de déplier la tente sur place pendant quelques jours. Brigitte se souvient : « Lorsque Vladimir avait 13 mois, je le portais sur mon dos et à 4 ans il montait déjà tout seul. » Pour Vladimir, désormais âgé de 12 ans, cette mission arctique est la 13ème. Le benjamin des Taranautes fait preuve d’une grande maturité, et d’un sens analytique qui en a déjà surpris plus d’un : « Ces animaux sont vraiment beaux à voir, majestueux et ils inspirent le respect. Nous avons observé 3 jeunes faucons puis les adultes sont venus les nourrir. »

Faucon gerfaut. ©N.Pansiot/Tara Expéditions
Jour après jour, les membres du GREA poursuivent leurs observations, retournent sur des lieux stratégiques pour photographier, compter les oiseaux, ou effectuer des prélèvements qui leur serviront à faire un état des lieux des espèces, 11 ans après leur première expédition avec Tara. La goélette vient de reprendre la mer, 17h de navigation sont prévues pour atteindre la baie de Myggbukta, plus au nord. Brigitte et Olivier pointent les lieux sur la carte : « nous allons encore passer devant de très beaux paysages, il faudra rester en alerte. »
Noëlie Pansiot
Crédit photos : Brigitte Sabard et Noëlie Pansiot
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